Accueil > Penseurs Contemporains > Why democracy is broken, par Kim Wingerei

Why democracy is broken, par Kim Wingerei


Publié le 17 janvier 2025. Par Cloé Lachaux. 

Démocratie à la rescousse !

Kim Wingerei, Why democracy is broken. A Blueprint for change, The why series, 2018

De nationalité norvégienne, mais résidant depuis plus de trente ans au Canada, Kim Wingerei est un ancien businessman devenu poète et écrivain. Par « amour » pour l’Australie, il a écrit ce livre afin de combattre ce qu’il pense être un danger pour la démocratie. La démocratie n’est pas le problème, mais la solution : Kim Wingerei considère qu’elle est l’unique façon pour nous de sortir des « poly-crises » actuelles, que connaissent tous nos systèmes politiques. 

 

Après avoir fait le constat d’une crise démocratique bien installée et d’une perte de confiance transfrontalière, Kim Wingerei souhaite, dans ce livre, refaire vivre la démocratie à partir des libertés civiques.

La démocratie serait le seul remède disponible pour sortir d’un monde de poly-crises (populisme, crise climatique, recherche d’intérêts propres et à courte durée, creusement des inégalités…). Pour ce faire, il est nécessaire de se laisser guider par des utopies, afin d’entrer dans l’âge d’un leadership informé, ouvert, inclusif et responsable. Ainsi, l’auteur essaie ici de trouver des pistes pour réaliser cette utopie.

 

Problème d’inclusion

Pour Kim Wingerei, le système actuel n’est pas très différent de l’ecclésia athénienne : des hommes riches et propriétaires ont le pouvoir, laissant un minimum de place à l’inclusivité. Il s’agit du cœur du problème, puisqu’il défend l’idée que depuis la nuit des temps, l’inclusion a fait avancer la démocratie (les pauvres, les esclaves, les femmes, les jeunes…).

Bien que l’ensemble de cet ouvrage propose des solutions à partir de l’exemple du système australien, voici les pistes générales que l’on peut en tirer.

 

Réformer les partis politiques

  • Limiter le montant des donations aux partis politiques pour prévenir d’une tentative de corruption ou de diverses influences ;
  • Faire table rase de la structure actuelle au sein des partis, qui concentrent trop de pouvoir et qui n’ont pas de mérite démocratique. Ils ne sont plus porteurs de la volonté démocratique, mais plutôt guidés par des motivations électorales et de pouvoir ;
  • Permettre une diversité de vote et d’opinion à l’intérieur des partis politiques. Le système partisan et d’opposition avec les autres aboutit souvent à une ligne de conduite unilatérale des membres, faute de représailles. Il souhaite ainsi recréer le débat au sein des institutions pour permettre une expression libre et une meilleure écoute.

 

Recomposer le Parlement

  • Obliger les parlementaires à respecter un engagement éthique sur leur passé, leur obligation de transparence et leur bonne foi (avec des clauses telles que l’absence d’intérêts avec une compagnie sous contrat gouvernemental ou l’impossibilité d’avoir commis un acte condamné par plus d’un an de prison) ;
  • Mettre fin aux régimes spéciaux des parlementaires, mais garder une compensation pour leur engagement politique ;
  • Donner au Parlement la capacité de destituer le premier ministre ;
  • Nous engager afin de diversifier les origines professionnelles des politiques et d’apporter une expertise de métier et citoyenne. Cela vaudrait à la fois pour les parlementaires et pour les ministres, qui devraient être des professionnels engagés dans la politique, plutôt que “juste” des politiques (pour plus d’acuités des décisions) ;
  • Dans la lignée de la thèse précédente, l’auteur est partisan de la limite des cumuls de mandat des représentants (pour éviter un engagement motivé par des intérêts de pouvoirs ou de rester trop longtemps dans le corps politique)
  • Remplacer le Sénat, qui n’est plus efficace, faute d’une obstruction partisane, par une nouvelle chambre qui représenterait mieux les intérêts des électeurs.

 

D’autres formes d’élections

  • La création d’une nouvelle chambre parlementaire nécessiterait de réformer les modes d’élection. Kim Wingerei évoque deux alternatives : le vote par ordre de préférence des candidats, ou le système des “grands électeurs” (qui auraient réuni 5 000 à 100 000 voix), qui voteraient ensuite pour son candidat et pourrait le ou la conseiller ;
  • Instaurer le vote en ligne (anonymat, facilité d’accès) pour voter comme citoyens, mais également pour les élus au sein des institutions ;
  • Éviter les “middle men” grâce au plébiscite ou à la voie référendaire, qui sont les processus démocratiques les plus aboutis selon lui. En s’inspirant du modèle suisse, l’auteur est partisan d’une initiative de référendum citoyenne et parlementaire, qui affirmerait également la séparation des pouvoirs (en France, on peut penser à la vingtaine d’utilisations des 49.3 pour faire passer des réformes budgétaires par exemple).

 

*

Dans cet ouvrage, Kim Wingerei dessine une démocratie plus inclusive, plus égalitaire et plus représentative. Pour lui, la politique devrait être aiguillée par le changement et la volonté de mieux faire. Dès lors, ce qui lui paraît le plus important est de s’engager et de se persuader qu’on est, en tant que citoyens, capables de faire bouger les choses.


Retour en haut