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Gil Delannoi


Gil Delannoi (1958 – ) est un politologue et traducteur français. 

Photo : https://www.emilemagazine.fr/article/2019/6/24/gil-delannoi-le-tirage-au-sort-assure-une-reprsentativit-plus-importante-que-le-vote

 

Parcours 

Après ses études à l’Institut de Sciences Politiques de Paris, il soutient une thèse de doctorat en science politique en 1982 intitulée Crise intellectuelle et tentatives de fondation d’une politique de l’homme : « Arguments », Edgar Morin, Jean-Paul Sartre.
Il a depuis contribué à de nombreuses revues, notamment Zénon et Commentaire dont il fait partie des comités de rédaction. Il est aujourd’hui directeur de recherche au CEVIPOF (Fondation nationale des sciences politiques) et responsable du pôle Pensée politique, histoire des idées à Sciences Po Paris. Il y dirige également le master Histoire et théorie du politique.
En parallèle, il exerce comme traducteur et écrit des articles de littérature. 

 

Thèses principales

Gil Delannoi s’intéresse aux formes de délibérations démocratiques, quel qu’elles soient, et travaille notamment sur la question du tirage au sort. Selon lui, celui-ci n’est en effet pas bon ou mauvais en soi, mais pourrait être, correctement utilisé, une véritable plus-value démocratique dans nos systèmes représentatifs. Il peut même être meilleur que l’élection si l’on cherche à constituer une assemblée représentative de la diversité de la population : 5 000 citoyen.nes tiré.es au sort représentent en effet mieux la France que 5 000 élu.es. Le chercheur déclare en 2016 que, dans un contexte de crise de la représentation partisane, ce procédé pourrait également être un moyen de sélection de candidats. Au contre-argument selon lequel la gouvernance doit être assurée par des gens compétents, Gil Delannoi répond qu’il suffit d’égaliser les compétences du panel dans lequel on tire au sort et, d’une certaine manière, désacralise ainsi la notion de compétence1.
Au sujet du référendum, il explique qu’il en existe de nombreuses formes, qui peuvent être utilisées de différentes manières et pour servir différents intérêts : là encore, il ne s’agit pas de dire qu’une procédure est bonne ou mauvaise par nature. Il y voit de véritables atouts en termes de clarification politique et même d’usage plébiscitaire, mais rappelle qu’il est très simple de dépolitiser (politique au sens ici de jeu politicien) un référendum en proposant à la population de répondre à plusieurs questions le même jour, rendant ainsi difficile de se positionner pour ou contre le gouvernement en place. Ainsi, le référendum peut être démagogique comme démocratique.2

En 2018, il publie La nation contre le nationalisme aux éditions PUF, ouvrage remarqué dans lequel il déclare que “vouloir détruire la nation ressemble à cet athéisme d’Etat, à cette suppression des cultes qui n’a jamais fait disparaître les religions3. Il définit la nation comme entité politique et culturelle, dont il faut remonter l’histoire pour espérer la comprendre, et plaide pour une définition universelle qui intégrerait histoire, solidarité sociale et idéologie égalitaire. Les nations donnent selon lui forme à des expériences différentes et chercher à les faire disparaître serait vain voire néfaste.
Surtout, il critique le mariage fait par certains entre nations et guerre. Le vrai facteur d’un monde pacifié est la démocratie et non la nation ; il rappelle d’ailleurs que les nations démocratiques ne se font pas la guerre entre elles.
En bref, Gil Delannoi plaide pour un usage neutre des termes “nation” et “nationalisme” et remet la démocratie au cœur de leur analyse

 

Où retrouver Gil Delannoi

 

Bibliographie

Un lien hypertexte conduit à la version numérique, lorsque celle-ci est disponible.

 

Ouvrages 

  • Les Années utopiques (1968-1978), suivi d’une chronologie culturelle détaillée (janvier 1967 – décembre 1979), établie par Véronique Julia, Paris, La Découverte, « Textes à l’appui. Série L’aventure intellectuelle de la France au XXe siècle », no 8, 1990
  • avec Pierre-André Taguieff (dir.), Théories du nationalisme, Paris, Kimé, « Histoire des idées, théorie politique et recherches en sciences sociales », 1991
  • Éloge de la prudence, Paris, Berg international, « Pensée politique et sciences sociales », 1993
  • Sociologie de la nation : Fondements théoriques et expériences historiques, Paris, Armand Colin, coll. « Cursus. Sociologie », 1999, 192 p.
  • avec Pierre-André Taguieff (dir.), Nationalismes en perspective, Paris, Berg international, « Pensée politique et sciences sociales », 2001
  • L’Écho et l’Arc-en-ciel : Cinquante-deux essais sur l’attention, Paris, Berg international, 2010, 215 p.
  • avec Oliver Dowlen (eds), Sortition: Theory and Practice, Exeter, Imprint Academics, 2010
  • La Nation, Paris, Le Cavalier bleu, 2010
  • Sociologie de la nation. Fondements théoriques et expériences historiques, Cursus, Armand Colin, 2014, 252 pages
    https://shs.cairn.info/sociologie-de-la-nation–9782200219406?lang=fr.
  • La nation contre le nationalisme, Presses Universitaires de France, 2018, 262 pages
    https://shs.cairn.info/la-nation-contre-le-nationalisme–9782130800460?lang=fr.
  • Le tirage au sort. Comment l’utiliser ? Nouveaux Débats, Presses de Sciences Po, 2019, 152 pages
    https://shs.cairn.info/le-tirage-au-sort–9782724622508?lang=fr.

 

Articles 

 

Entretiens

 

Contributions

  1. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/du-grain-a-moudre/peut-on-se-laisser-gouverner-par-le-hasard-3791110
  2. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/du-grain-a-moudre-d-ete/referendum-outil-democratique-ou-artifice-demagogique-5414618
  3. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-grande-table-2eme-partie/defense-de-la-nation-avec-gil-delannoi-4181344

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